La crise sanitaire du Covid-19 a eu et a encore un impact considérable sur toutes et tous. Comment interroger notre système économique et politique à la suite de cette crise sans précédent ?
L’économie de marché s’est suspendue un instant. Cet arrêt offre la possibilité de revoir nos choix de société et nos modes de consommation. La décélération forcée des activités humaines aura-t-elle un impact durable sur le climat et l’environnement ? Et si oui, pouvons-nous la prendre en exemple pour modeler notre système en y incluant un bouton « marche/arrêt » ?
Transformer un modèle économique destructeur et polluant
Les conséquences sociales et économiques du coronavirus seront lourdes. Ce premier choc pourrait n’être que le premier d’une série de bouleversements. En effet, le changement climatique, la consommation mondialisée et l’érosion de la biodiversité sont des facteurs aggravants de la propagation des pandémies.
Le modèle économique actuel détruit l’environnement et accroît les déséquilibres sociaux. Il nous expose donc à des crises récurrentes. Dès que l’urgence sanitaire sera passée, il nous faudra nous concentrer sur la sauvegarde de la planète et de l’humain. Nous devrons limiter le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
Les industries les plus polluantes tentent de préserver leur modèle économique à tout prix, au mépris de la planète. Elles en appellent à la préservation de l’emploi et à la restauration de la compétitivité pour obtenir des aides publiques colossales. Ces aides pourraient tout autant bénéficier à l’emploi tout en servant de fonds d’investissement dans la transition écologique. Miser sur l’écologie est la meilleure façon d’empêcher les crises futures ou d’en limiter les conséquences.
Investir dans les industries écologiques pour un avenir meilleur
Les crises des sociétés humaines représentent un facteur radical de changement. Pour cela, il est possible d’amorcer un virage positif après cette longue période de pandémie. Pour créer du positif à partir d’un événement négatif, il faut considérer l’urgence climatique, environnementale et sociale pour apporter des changements en profondeur. Comment faire cela ? En concevant des programmes de reconstruction de nos sociétés, au travers de plans de relance. Ainsi, les plans de relance nationaux ne devront pas se concentrer sur la pérennisation d’entreprises polluantes, mais plutôt sur l’investissement écologique. En se détournant des entreprises qui dérèglent le climat et détruisent la biodiversité et en choisissant d’investir dans des entreprises pérennes et vertueuses, les gouvernements réussiront à tirer du positif de la crise du Covid-19.
La pandémie de coronavirus peut être le point de bascule pour changer radicalement les règles du jeu économique et construire un monde plus juste et plus écologique. La transformation en profondeur du fonctionnement de nos sociétés, notamment de nos transports, de nos modes d’élevage et d’alimentation ainsi que de notre production et consommation d’énergie, tout cela est possible.
Bob Hunter, l’un des fondateurs de GreenPeace, a dit : « Les grands changements semblent impossibles au début et inévitables à la fin ». Au travers de cette crise liée au coronavirus, les dirigeant·es politiques ont la responsabilité historique de changer nos sociétés, pour ne pas répéter les erreurs du passé.