Au vu du contexte climatique et environnemental actuel, la recherche se penche chaque jour un peu plus sur les solutions visant à réduire les émissions de CO2. En décembre 2019, par exemple, le MIT avait mis au point un nouvel outil de captation du dioxyde de carbone. Cette année, des chercheurs de l’université de Sydney ont conçu un matériau capable de réduire le CO2 émis par le secteur pétrolier.
L’institut prévoit une réduction de 28 % (maximum) des émissions dégagées au cours du processus de raffinage du pétrole brut.
Une nouvelle méthode de raffinage du pétrole plus écologique
Le professeur Huang, de la faculté d’ingénierie et du Nano Institut de Sydney est formel : « ce nouveau catalyseur peut réduire considérablement la quantité de CO2 émise par les raffineries de pétrole ». Selon lui, cette innovation peut rendre l’industrie des combustibles fossiles bien plus propre.
Comment ça marche ? En utilisant un catalyseur à base de silice-alumine. Ce matériau présente l’acidité la plus élevée jamais observée jusqu’à présent pour un matériau de ce type. Cette acidité, appelée « acidité de Brønsted » est primordiale. Elle mesure la capacité d’une espèce chimique à transmettre un ou plusieurs protons. C’est une propriété de plus en plus utilisée dans l’industrie. Pourquoi ? Parce qu’elle permet notamment la captation ou le traitement du CO2. Mais ce n’est pas tout. Ce matériau s’avère aussi utile dans des secteurs comme la conversion de biomasse ou la purification de l’eau.
Concrètement, un catalyseur en silice-alumine présentant une acidité très élevée offre un potentiel important pour la lutte contre les émissions de dioxyde de carbone.
Une industrie du pétrole plus propre
Pour le professeur, l’objectif est d’améliorer les industries polluantes pour les rendre plus propres. Selon ses dires, « les énergies renouvelables sont importantes pour parvenir à un approvisionnement énergétique plus durable. Mais la réalité est que nous dépendrons des combustibles fossiles dans un avenir proche ». Il conclut en expliquant que pour lui, nous devons faire tout notre possible pour rendre l’industrie du pétrole plus efficace et pour réduire son empreinte carbone, le temps que nous passions entièrement aux sources d’énergie renouvelable et que nous fassions changer notre mobilité ».
M. Huang ajoute que : « Ce nouveau catalyseur offre des perspectives intéressantes. S’il était adopté par l’ensemble de l’industrie des raffineries de pétrole, nous pourrions observer une réduction de plus de 20 % des émissions de CO2 pendant le processus de raffinage du pétrole. Cela correspond à la consommation en pétrole brut de l’Australie, soit plus de deux millions de barils par jour ». D’après Phys.org, journal web de l’actualité scientifique, les raffineries de pétrole constituent sans surprise l’une des plus importantes sources de CO2 du secteur industriel.
Par ailleurs, la silice-alumine pourrait être utile au développement de l’industrie de la biomasse. Les scientifiques travaillent dorénavant pour rendre possible sa production à échelle industrielle.
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