Un ascenseur sans machinerie, c’est possible. C’est même devenu le standard commun à tous les ascenseurs neufs posés aujourd’hui, ou presque.

Vous connaissez la machinerie d’un ascenseur, ce local technique qui, installé au-dessus de la gaine dans laquelle circule la cabine, abrite le moteur de l’appareil. Les architectes ont longtemps reproché à cet équipement d’enlaidir les immeubles en formant une excroissance sur le toit des constructions.
Depuis la fin des années 90, les ascensoristes répondent à leurs attentes en proposant des ascenseurs sans machinerie. Mais comment fonctionnent-ils ?
Le secret du fonctionnement de ces appareils n’est autre qu’un moteur électrique compact sans réducteur, fruit d’innovations technologiques devenu aujourd’hui une solution standard.
« Le moteur des ascenseurs sans machinerie est installé à l’intérieur de la gaine, dans sa partie supérieure, explique Marc David, directeur commercial Nouvelles Installations chez thyssenkrupp Ascenseurs. Il repose sur les guides ou, pour les plus gros appareils, sur une poutre en acier. L’armoire de manœuvre est fixée à ses abords, contre un mur de la gaine. »
Les opérations de maintenance ou de dépannage sont facilitées par l’installation d’une armoire de secours placée au niveau du palier du dernier étage, sur la porte d’accès à la cabine ou sur un mur adjacent.
Sans réducteur mécanique
Mais la principale innovation de ce système a été de mettre au point le fameux moteur compact grâce auquel la cabine monte et descend sans treuil mécanique. Ce moteur électrique, appelé « gearless », ne mesure que 30 à 40 cm de haut et 40 à 60 cm de large. Il est commandé via un variateur de fréquence qui injecte du courant en modulant la tension et la fréquence de manière à déplacer la cabine à des vitesses variables.
« La cabine se déplace suivant une courbe de progression programmée, précise Marc David. L’armoire de commande, informée en permanence de la position de la cabine, régule la vitesse du moteur pour permettre un arrêt en douceur au niveau, à 5 mm près. La cabine ralentit ainsi à l’approche de son objectif. Son arrêt est électrique, donc sans à-coup. La fermeture des freins, qui provoque un blocage mécanique, permet de garder la cabine à niveau en toute sécurité. »
Il résulte de ce fonctionnement une grande précision et davantage de confort pour les passagers, car les démarrages et les arrêts sont progressifs. Ces ascenseurs requièrent, de plus, moins d’entretien, et ils sont plus écologiques – par l’absence d’huile – que les appareils équipés d’un réducteur mécanique.
Aujourd’hui, tous les ascenseurs neufs comportent ce dispositif, sauf les modèles hydrauliques, réservés aux très lourdes charges, et les ascenseurs destinés aux tours de grande hauteur, qui nécessitent des moteurs hautes performances.
Laurence Despins