Mobilité et transport sont souvent considérés comme deux synonymes en matière de politique urbaine. Cependant, le développement de nos métropoles démontre qu’il s’agit d’une conception trop étriquée. Pour répondre aux enjeux de nos villes modernes, il faut repenser la question de la mobilité en y incluant notamment les nouveaux modes de transport, des besoins en transports jour et nuit et surtout, la durabilité.
La ville se transforme en espace urbain
Depuis plusieurs années, on assiste à l’émergence de nombreuses métropoles en France, en Europe et partout dans le monde. Pour de nombreux habitants de ces espaces urbains, ce n’est plus la distance parcourue qui compte, mais le temps mis à la parcourir.
Malgré l’éclatement des villes, le budget-temps que les citadins occidentaux consacrent au transport reste stable, autour d’une heure. Pourtant, les rythmes urbains ainsi que les modes de vie et de travail évoluent.
Une nouvelle mobilité omniprésente : 24/24 et 7/7
Ces évolutions ont un impact sur le système de transport urbain. La mobilité doit dorénavant refléter la diversité des attentes des citadins, et pas seulement satisfaire les besoins aux heures de pointe.
L’approche traditionnelle de la mobilité est souvent réduite à sa dimension technique : le transport ou l’acheminement des voyageurs. La logique est alors une logique d’infrastructure, d’optimisation et d’organisation.
Toutefois, cette approche est devenue trop restrictive pour la métropole moderne. La mobilité est un élément du développement urbain. Il faut donc aller au-delà de la dimension technique du déplacement et prendre en compte le développement des activités urbaines, ainsi que le tissu social et économique qui caractérise ces activités. La question du transport urbain est avant tout une question d’accessibilité des différents lieux de vie. Elle inclut également une logique de durabilité.
L’accessibilité est l’élément clef ici. Elle conditionne l’équilibre entre les territoires de la ville. Il s’agit de permettre à chacun de passer facilement d’une partie de la ville à l’autre, quels que soient son origine sociale ou son niveau de motricité (personne âgée, personne handicapée…). Sinon, la ville devient génératrice d’exclusion. Auparavant, ce rôle était joué par la voiture, mais cette solution n’est pas durable sur le long terme.
L’enjeu majeur de la mobilité : la durabilité
Plusieurs arguments s’opposent à l’utilisation de la voiture individuelle : engorgement des voies de circulation, volonté de « décarboniser » les centres-villes, lutte contre la pollution, mais aussi baisse du pouvoir d’achat.
L’alternative principale est, bien sûr, représentée par les transports. Si les transports en commun restent la colonne vertébrale de la mobilité urbaine, il est nécessaire de permettre aux citadins de se déplacer autrement. L’objectif est de proposer une offre de transport où les pics d’heure de pointe sont lissés par des alternatives écologiques telles que les EPDM ou encore les vélos en libre-service. Ces nouveaux modes de transport permettront aussi aux citadins de se déplacer en dehors des horaires de fonctionnement de certains transports.
La mobilité moderne doit être écologique et éthique. Elle doit s’insérer dans la politique de transition énergétique du territoire, mais aussi prendre en compte les enjeux de santé publique et de maîtrise d’émission de gaz à effet de serre. Pour cela, elle doit sortir du cadre unique des transports en commun.