Est-il possible d’imaginer le quartier de La Défense sans sa grande arche ? À l’occasion de ses 30 ans, retour sur l’histoire de ce monument devenu en trois décennies, avec le CNIT, le bâtiment emblématique du quartier d’affaires de Paris.
L’histoire de l’Arche
Inaugurée en 1989 sous le nom de la Grande Arche de la Fraternité, c’est l’un des grands travaux de François Mitterrand réalisé lors de son premier mandat de président. Construit sur l’axe historique parisien, c’est à l’origine deux anciens présidents français qui avaient pour ambition de marquer ce lieu par une oeuvre architecturale de grande ampleur : Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing. En effet, la Grande Arche est l’aboutissement de dizaines d’années de projets architecturaux proposés bien avant 1989.
L’élection de François Mitterrand en 1981 marque le début d’un concours de projets, à l’échelle mondiale. À l’issue de celui-ci, c’est l’architecte danois Johan Otto von Spreckelsen qui sera sélectionné « dont le projet est apparu remarquable par sa pureté, par la force avec laquelle il pose un nouveau jalon sur l’axe historique et par son ouverture » avait déclaré le Président dans un communiqué. Malheureusement, l’architecte ne verra jamais son projet achevé, décédé deux ans avant l’inauguration.
Une version 20ème siècle de l’Arc de Triomphe
L’Arche de la Défense se veut être une œuvre consacrée à l’humanité. De forme cubique, elle mesure 112 mètres de long et 106,9 mètres de large, avec une hauteur de 110,9 mètres. Son vide intérieur est tel qu’il pourrait accueillir la Cathédrale Notre-Dame. Sa structure est faite de béton précontraint à base de fumée de silice, 2,5 ha de verre anti-reflets, 3,5 ha de marbre de Carrare (celui utilisé par Michel-Ange), remplacé dix ans plus tard par un granit à cause de sa porosité. À l’extérieur, ses faces sont recouvertes de plaques de verre. Enfin, la Grande Arche est montée sur douze piliers, enterrés à trente mètres dans le sol, supportant ainsi sa masse de 300 000 tonnes.
La Grande Arche, c’est aussi des immeubles de bureaux
Le monument de 37 étages n’est pas seulement un bâtiment touristique et un toit panoramique à la vue imprenable sur Paris. Il abrite aussi des milliers de personnes y travaillant tous les jours. Le ministère des la Transition écologique et solidaire est propriétaire du pilier sud, du toit et des deux grands escaliers. Des entreprises privées sont propriétaires du pilier nord telles qu’Axa et la Caisse des dépôts. Même dans le socle, sous les marches du monument, on y retrouve une école de management : l’IESEG.
Avant la fermeture du toit au public en 2010, on pouvait y trouver de nombreux musées, un centre de congrès et un restaurant. Depuis sa réouverture en 2017, le public peut de nouveau contempler la vue depuis le toit et faire une promenade sur un pont de 100 mètres de long, ce qui en fait la plus grande terrasse de Paris.
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