L’accumulation des déchets plastique dans les océans est telle qu’il existe aujourd’hui un « 7ème continent ». Bien que l’innovation technique nous permette dorénavant de lutter contre ce fléau, tous les scientifiques sont unanimes : la meilleure réponse ne consiste pas à filtrer la mer, mais à changer nos comportements.
La pollution plastique des océans
Les déchets déversés par l’homme dans les mers sont constitués à 90 % de plastiques. Ces plastiques sont essentiellement du polyéthylène, du polypropylène et du polytéréphtalate d’éthylène.
Ces nouveaux plastiques, contrairement à leurs prédécesseurs ne sont plus détruits par les micro-organismes marins. Ils sont fragmentés en minuscules morceaux par le soleil, l’eau et le sel. Aujourd’hui, ces 5 000 milliards de micro débris plastiques quasi invisibles polluent les océans.
Les scientifiques ont récemment estimé la surface de la partie émergée du 7ème continent à 3,5 millions de km2, soit 150 millions de tonnes de déchets. Cela représente l’équivalent de six fois la France ou d’un tiers des États-Unis. Si rien n’est fait d’ici 20 ans, ce continent plastique représentera la taille de l’Europe.
Pour avoir un ordre d’idée, la superficie du 7ème continent dans son ensemble est supérieure à la surface totale des océans.
L’innovation peut aider à retirer le plastique des océans
Des marins, des scientifiques et des écologistes ont innové. Leur but ? Sensibiliser le public et nettoyer les océans de ces plastiques, qui menacent des centaines d’espèces marines.
Lors de la COP22 à Marrakech, le navigateur français Yvan Bourgnon a ainsi présenté son projet de quadrimaran, équipé d’un système de récupération des déchets.
Depuis 2014, Mr. Trash Wheel et Professor Trash Wheel avalent des tonnes de détritus dans les eaux du port de Baltimore (États-Unis). Ils sont propulsés par la force de l’eau et l’énergie solaire.
Mais le projet le plus ambitieux est celui de Boyan Slat, un Néerlandais de 22 ans. Il a développé un prototype de barrières flottantes baptisé Ocean Cleanup (« nettoyage de l’océan »).
Constitué de deux bras gonflables en forme de V arrimés aux fonds marins, ce dispositif récupère les débris en s’appuyant sur les courants marins. Son premier modèle réduit fut installé en mer du Nord en 2016. Le jeune homme entend poser au large des bouées 1 000 fois plus volumineuses en 2020, avec deux bras flottants de 50 km de long. Selon lui, « en déployant un de ces systèmes durant 10 ans, nous pourrions nettoyer la moitié de la grande plaque de déchets du Pacifique ».
Changer les comportements reste le plus efficace
Mais la vraie solution, la plus efficace, demeure la modification des habitudes de chacun. C’est la seule alternative véritablement préconisée par les chercheurs. En effet, ceux-ci considèrent déjà impossible de débarrasser complètement les océans des déchets plastiques.
Comment ? Par l’adoption de gestes simples. « L’océan est résilient : si nous cessons de jeter du plastique dans la mer aujourd’hui, dans 50 ans nous aurons retrouvé l’écosystème initial. C’est quelque chose qu’on peut changer avec la loi, la pédagogie et l’éducation », affirme Romain Troublé, secrétaire général de la goélette Tara Océans.
En France, l’interdiction des sacs plastiques à usage unique a finalement été mise en œuvre en juillet 2016. D’autres pistes sont explorées, à l’image des magasins Biocoop qui ont récemment décidé de ne plus commercialiser d’eau en bouteille.