Considéré, fin du XIXe siècle, comme une simple attraction, l’escalator a depuis beaucoup évolué si bien qu’il est aujourd’hui difficile de s’en passer tant ses avantages sont nombreux. Toutefois, investir dans un tel équipement requiert une étude minutieuse pour satisfaire les exigences du cahier des charges — exigences à la fois techniques, financières et esthétiques, entre autres. C’est pourquoi il est impératif de déterminer en amont les enjeux et les besoins, en vous appuyant notamment sur le savoir-faire de votre ascensoriste. Ainsi, pour mieux vous imprégner des sujets dont vous devrez vous saisir au cours de ce projet d’investissement, voici quelques points de réflexion à prendre en compte.
1. Escalator et secteur d’activité
On aurait tort de croire que les escalators ne sont que de simples équipements de mobilité… S’il est vrai qu’ils en sont, ils apportent également de nombreux avantages à leurs propriétaires, et ce, quel que soit le secteur d’activité concerné.
Les avantages de l’escalator au sein du secteur commercial
Les bâtiments utilisés à des fins commerciales doivent répondre à plusieurs problématiques : la première est celle d’offrir des moyens de mobilité fiables et sécurisés aux clients afin qu’ils puissent circuler aisément, et ce, à tous les étages ; la seconde concerne la rentabilité de l’espace commercial. Face à ces enjeux, les propriétaires ont alors le choix de recourir à plusieurs solutions de mobilité : escaliers manuels ou mécaniques, ascenseurs, trottoirs roulants, etc.
S’agissant de l’escalator, l’un de ses avantages majeurs est d’accroître la densité de clientèle, laquelle contribue alors, de façon tout à fait logique, à stimuler les ventes. En effet, l’ascenseur, s’il est incontestablement un moyen de mobilité efficace pour transporter rapidement quelques utilisateurs d’un niveau à un autre, l’est moins lorsqu’il s’agit de gérer un flux de personnes important durant un laps de temps court. C’est la raison pour laquelle l’escalator est aussi souvent prisé au sein du secteur commercial, car sa capacité à absorber un flux de personnes continu est nettement supérieure aux autres solutions évoquées ci-dessus. Enfin, en rendant accessibles les étages supérieurs — et cela sans même que les utilisateurs ne fournissent un quelconque effort — l’escalator augmente le chiffre d’affaires global du bâtiment.
Pour information, sachez que nous avons pris à titre d’exemple une structure classique, mais les mêmes effets pourraient être constatés sur d’autres configurations « commerciales ». Prenons par exemple le cas d’un grand magasin qui disposerait d’un parking souterrain de plusieurs niveaux. En ne reliant pas les deux espaces — c’est-à-dire le magasin en lui-même avec le parking souterrain — par des moyens de mobilité autre que l’ascenseur ou l’escalier manuel, il y a fort à parier que le panier moyen de chaque client soit impacté. En revanche, en recourant aux escalators et trottoirs roulants, les mêmes clients pourraient cette fois-ci dépenser davantage en magasin par la simple possibilité de se rendre directement à leur voiture avec leur caddie.
Les avantages de l’escalator au sein du secteur public
Dans le secteur public et notamment dans les gares, les aéroports et les stations de métro, le problème se pose différemment. Le monde dans lequel nous vivons impose un rythme effréné et une mobilité accrue. Ainsi, au sein des structures publiques, il est davantage question de fluidifier le trafic pour que les usagers puissent atteindre leur destination sans encombre, surtout lorsque les correspondances sont réduites en temps. L’escalator est certainement le meilleur équipement pour cela, car il est en capacité, pour certains modèles du moins, d’accueillir plusieurs milliers de personnes par heure, ce qui évite l’attente et donc l’attroupement de personnes si souvent responsable de tensions.
2. Escalator et planification
L’investissement dans un escalator est l’affaire, parfois, de plusieurs dizaines, voire centaines de milliers d’euros, d’où la nécessité de bien planifier le projet en amont. Mais entendons-nous bien sur le terme, lorsque l’on parle de planification, il n’est pas seulement question d’éluder quelques sujets techniques d’installation, en prenant notamment en compte la configuration et la structure du bâtiment concerné, mais d’étudier également des besoins « pratiques » comme le flux de personnes par exemple, lequel est déterminant pour choisir la solution la plus adaptée.
Identifier le flux de personnes
Comme nous l’avons évoqué en première partie, les escalators répondent à des besoins différents selon leur destination : secteur commercial ou secteur public. Par exemple, le flux de personnes n’est pas le même dans un aéroport international que dans un centre commercial de province. C’est pourquoi il est nécessaire de s’imprégner au mieux des spécificités du projet pour choisir les solutions de mobilité adéquates. Il s’agira par exemple de connaître le nombre de personnes circulant au sein du bâtiment et de comprendre la manière dont les usagers se déplacent pour choisir non seulement le bon modèle, mais aussi la quantité d’appareils à installer.
Pour faire l’étude de vos besoins, il convient de prendre en compte un certain nombre de données comme :
- Le type de bâtiment — s’agit-il de bureaux, d’un centre commercial, d’un cinéma, d’une station de métro, d’un aéroport, d’un magasin alimentaire, etc. ;
- La méthodologie d’introduction (grue portique, livraison en entier ou en tronçons, cheminement dans le bâtiment) ;
- Le sens de circulation — circule-t-on à sens unique ou à double sens ;
- Les horaires — quelles sont les heures d’ouverture et de fermeture et les heures de pointe ;
- Le taux de rotation des clients par niveaux, etc.
Sans cette étude préalable, vous manquerez d’informations pour identifier l’ensemble de vos besoins.
Capacité de transport et largeur de marches
Capacité de transport et largeur de marches de l’escalator vont souvent de pair. À ce sujet, plusieurs options possibles : opter pour une largeur de marches égales à 600 mm, 800 mm ou 1 000 mm. La dernière solution est la plus commune, surtout pour des bâtiments dont le flux de passagers est dense, car elle permet aux utilisateurs de profiter de l’installation même en étant encombrés d’un objet ou d’une valise. Qui plus est, une telle dimension permet à deux usagers de se tenir côte à côte. Les autres largeurs sont utilisées quant à elles pour des espaces plus restreints ou dans des lieux recevant peu de trafic. Enfin, sachez que la capacité de transport peut être ajustée en modifiant la vitesse des installations.
3. Escalator et critères de sélection
Les éléments susmentionnés — intensité et durée des pics de flux de personnes, capacité de transport, dimensionnement, etc. — ont une incidence, indirecte parfois, sur la détermination du choix final.
Un profil de charge adapté
L’escalator doit impérativement être constitué d’un profil de charge adapté au flux de personnes attendu. Le profil de charge est non seulement basé sur le nombre de personnes utilisant l’escalator, mais aussi sur la durée et la fréquence de chacun des utilisateurs sur celui-ci. Par conséquent, on peut logiquement en déduire que la capacité de charge d’un escalator dédié à un petit espace commercial sera différente de celle d’un escalator d’infrastructure installé au sein d’un aéroport d’une grande ville européenne.
De manière générale, pour que le profil de charge soit adapté, il faut tenir compte de trois axes : l’environnement de l’installation, la hauteur de dénivelé et les pics de flux.
Une consommation d’énergie maîtrisée
Beaucoup de paramètres peuvent jouer sur la consommation en énergie. Par exemple, un profil de charge élevé sous-entend une utilisation plus fréquente de l’installation, ce qui nécessite une motorisation plus robuste et plus puissante, laquelle est plus consommatrice en énergie, etc. D’autres éléments comme l’éclairage, le chauffage, l’entretien, les réglages pour réduire les frottements peuvent jouer sur la facture finale.
Vitesse nominale des escalators
Comme nous l’avons évoqué brièvement, la vitesse d’un escalator impacte sa capacité de transport. En général, trois vitesses sont disponibles :
- 0,5 m/s : cette vitesse est idéale pour que les utilisateurs regardent les vitrines des magasins tout en circulant. C’est pourquoi, en plus d’apporter une sécurité optimale, cette vitesse est souvent plébiscitée dans les espaces de vente ;
- 0,65 m/s : cette vitesse est idéale lorsque les allées et venues de passagers sont intermittentes ; c’est le cas notamment des transports publics (gares et métros notamment) ;
- 0,75 m/s : cette vitesse est le maximum que la réglementation EN 115-1 autorise. Hormis pour les escaliers mécaniques de grande hauteur, celle-ci n’est pas très fréquente, car moins confortable pour les personnes âgées et les enfants. Qui plus est, plus la vitesse augmente, plus les passagers hésitent à s’insérer sur l’escalator, ce qui réduit alors la capacité de transport effective de l’appareil.
Notez également qu’il est possible de passer en vitesse réduite à 0,2 m/s pour réaliser des économies d’énergie, et de repasser ensuite en vitesse nominale lors de la détection d’une personne empruntant l’installation. Aussi, passé un plus grand laps de temps, l’escalier mécanique (EM) peut s’arrêter et, idem, redémarrer au passage d’une personne.
Type de balustrade
Selon le secteur d’activité, il est possible d’installer une balustrade en verre — adaptée aux magasins et aéroports, entre autres, en panneaux métalliques dits « panneaux sandwich » — ou une balustrade métal qui offre un profil plus robuste pour s’adapter à des environnements tels que les transports en commun ou dans les installations extérieures ou semi-extérieures. Ces dernières sont donc plus durables que les mains courantes fabriquées en verre.
Mais bien d’autres éléments sont à prendre en compte dans la concrétisation d’un tel projet. L’idée n’était pas tant ici d’évoquer avec exhaustivité l’ensemble des sujets relatifs à l’installation d’un escalator — d’une part, ce serait trop long, et d’autre part, certains points seraient trop techniques —, mais de donner des pistes de réflexions nécessaires quant au besoin même de recourir à une telle solution.
Plus que de simples questions pratiques, il en va parfois de la rentabilité même d’un bâtiment ; une mauvaise étude peut ainsi engendrer de fâcheuses conséquences… C’est pourquoi il est impératif de se faire accompagner par des professionnels aguerris comme thyssenkrupp pouvant vous accompagner du début à la fin soit de l’élaboration du projet jusqu’à sa concrétisation.