De l’évolution des villes dans les années à venir dépendront les progrès face aux grands défis environnementaux, économiques et sociaux.
L’étalement urbain désigne le mode d’urbanisation définit par une faible densité de population. C’est un phénomène d’urbanisation discontinue et décentralisée. Dans une ville à fort étalement urbain, une part importante de la population est disséminée sur un grand nombre de territoires urbains non-contigus.
D’après les prévisions de l’OCDE, 7 personnes sur 10 habiteront en ville en 2050. Il est donc primordial d’agir dès à présent pour bâtir des villes meilleures.
Pourquoi constate-t-on un phénomène d’expansion des villes ?
Plusieurs facteurs expliquent l’étalement des villes :
– La hausse des revenus ;
– La limitation de la hauteur des bâtiments ;
– La préférence pour les espaces de faible densité comme lieux de résidence ;
– Les progrès de la construction automobile (voitures accessibles) et les faibles taxes sur les carburants ;
– L’absence de politiques intégrant le coût social de la pollution de l’air, du changement climatique et de la congestion dans les frais d’acquisition d’une voiture ;
– Les obstacles naturels à l’urbanisation.
Les conséquences environnementales de l’étalement urbain
Les répercussions de ce phénomène sont environnementales, économiques et sociales.
Les conséquences environnementales sont principalement dues à l’accroissement des émissions des transports. De plus, l’étalement urbain s’accapare petit à petit les espaces naturels autour de la ville. Entre ville et production alimentaire, les espaces naturels s’amenuisent.
Par ailleurs, un milieu bâti étalé implique une probable atteinte à la qualité de l’eau et à la qualité de l’air.
Les conséquences économiques et sociales de l’étalement urbain
Les conséquences économiques et sociales sont majoritairement l’augmentation des coûts des services publics de base. La distribution d’eau, l’assainissement, les transports publics, la fourniture d’électricité et la gestion des déchets sont plus coûteux à assurer dans des zones fragmentées de faible densité.
Quelles solutions face à l’agrandissement des villes ?
Contrer l’étalement urbain implique des niveaux de densité de population socialement désirables et une réduction de la fragmentation urbaine. Pour cela, il est impératif de réformer la réglementation de l’urbanisme et la fiscalité foncière, afin d’obtenir une urbanisation durable.
Les meilleures méthodes pour y parvenir sont :
– Assouplir les restrictions en matière de densité urbaine autorisée ;
– Délimiter le développement urbain ;
– Modifier la fiscalité liée à l’utilisation des sols (suppression des incitations fiscales en faveur de l’aménagement foncier à la périphérie des villes, par exemple) ;
– Déplacement du coût de la fourniture de l’infrastructure vers les promoteurs (le coût social de l’étalement urbain).
Par ailleurs, il ne peut y avoir d’urbanisation durable sans un verdissement des transports urbains. Ceci inclut le déplacement de la demande de mobilité de la voiture individuelle vers les transports publics et les véhicules non-motorisés. Comment ?
– Création de dispositifs de tarification routière (faire supporter aux utilisateurs le coût des effets externes négatifs) ;
– Ajustement des taxes sur les carburants sur les coûts externes ;
– Réforme des politiques de stationnement ;
– Investissement dans des formes plus viables d’infrastructures de transport.
L’ensemble de ces mesures offriront aux villes la possibilité de se resserrer. De fait, elles pourront offrir un espace de vie agréable et accessible à tous, tout en minimisant leur impact environnemental.